L’être humain est en relation constante avec les autres ainsi qu’avec son environnement. Et cette interaction passe par les sens. De tous nos sens, le plus important est sans contredit le toucher.
Le sens du toucher est d’ailleurs le premier à se développer chez l’embryon humain et le dernier à se détériorer au fil des années.
La peau est le premier de nos organes à se développer et constitue un des organes les plus importants. Un être humain peut vivre aveugle, sourd, sans odorat ou sans perception gustative, mais il ne peut survivre un instant sans les fonctions assurées par la peau.
Des études révélatrices
Il n’y a pas de meilleur moyen de démontrer l’importance du toucher que de regarder ce qui se passe quand on en est privé. Au XIXe siècle, plusieurs enfants mouraient dans leur première année de vie d’une maladie appelée marasme, mot grec qui signifie « s’atrophier ». Les médecins de l’époque ont découvert plus tard que cette maladie était causée par l’absence de toucher : les bébés qui n’étaient pas touchés régulièrement cessaient de s’alimenter et se laissaient mourir.
De plus, une étonnante étude réalisée au XXe siècle par un chercheur spécialisé dans le toucher, Ashley Montagu, révéla que les enfants privés de toucher affectueux en ressentent les conséquences dans leurs os : de petites lignes de croissance retardée, appelées lignes de Harris, apparaissent à l’extrémité du tibia et du radius.
Au début des années 1930, le taux de mortalité des bébés placés dans les orphelinats américains frisait les 60 % et ce pourcentage diminua radicalement lorsqu’on proposa aux infirmières de prendre les enfants dans leur bras plusieurs fois par jour. Quant aux études de la Dre Tiffany Field, directrice du Touch Research Institute de l’University of Miami school of medecine, elles démontrent clairement que le poids des bébés prématurés massés 15 minutes par jour augmente plus rapidement que celui des bébés prématurés qui ne le sont pas. De plus, leurs résultats à des tests évaluant leur développement moteur et cognitif sont supérieurs.
Plusieurs thérapies par le toucher se sont avérées efficaces pour aider des milliers de gens à retrouver leur calme, à guérir, à se sentir appuyés et à tirer profit de la force des personnes autour d’eux. Le massage pour bébé est de plus en plus populaire grâce à l’Association Internationale en massage pour bébé, fondée en 1981 par Vimala McClure. Les bienfaits du toucher chez l’enfant se font sentir dans plusieurs domaines.
Effets physiques
Le toucher par le biais du massage chez les bébés et les jeunes enfants présente de nombreux bienfaits sur leur développement physique et psychologique. Il présente d’ailleurs exactement les mêmes bénéfices que le massage pratiqué sur l’adulte. Il favorise la circulation des fluides corporels et renforce le système immunitaire. Il aide à la digestion et donc, permet de soulager les coliques, les gaz, et la constipation. Il engendre une relaxation musculaire et permet la détente et le bien-être autant physique que psychologique. Plus tard, l’enfant sera en mesure de se détendre plus facilement et sera mieux préparé pour réagir face au stress de la vie. Le massage stimule également la production d’endorphine, un neurotransmetteur qui diminue la sensation de douleur.


Effets psychologiques
Le toucher rassure et réconforte. Il stimule l’acquisition de sa propre identité et du respect de soi. Toucher signifie entrer en contact avec l’autre et favorise l’estime de soi. Prendre le temps de toucher son enfant par le biais du massage, avec tendresse, amour et douceur, peut lui démontrer que nous reconnaissons son importance et qu’il en vaut la peine. C’est également accorder de l’importance à son besoin de contact. C’est une belle occasion de lui apprendre à recevoir de la tendresse, à reconnaître ses besoins, à les exprimer et à se donner le droit au plaisir. Le massage aide à éveiller la conscience, atténue l’anxiété et tend à augmenter la concentration. De plus, le massage stimule la production de sérotonine et d’ocytocine, deux neurotransmetteurs dont le premier est connu comme étant « l’hormone du bonheur ». Le second a un rôle reconnu dans la création du lien d’attachement, le développement de la confiance, de l’empathie et de la générosité.
Effets sur la communication
La surface de la peau comporte un nombre inimaginable de récepteurs sensoriels qui reçoivent les stimulis de chaleur, de froid, de contact, de douleur… La peau représente donc notre premier mode de communication. Le massage du nouveau-né permet une meilleure interaction entre le parent et l’enfant. C’est un moment propice pour échanger un message d’amour avec votre enfant, faire des confidences, établir un contact visuel privilégié, émettre et percevoir des sons nouveaux, dégager de l’énergie et de la chaleur tout en favorisant une meilleure connaissance l’un de l’autre.
Effets sociaux
Le massage favorise l’attachement de l’enfant avec ses parents et aura des répercussions plus tard sur le développement des relations interpersonnelles. C’est également une belle occasion pour le papa de s’intégrer au cercle mère-enfant en ayant lui aussi une activité privilégiée avec l’enfant.